Les bases de l'aquarelle pour débuter !
Suite du stage des 26 et 27 mai, les notes théoriques !
D'abord en images les productions des 6 stagiaires présents :
Les bases sur les papiers, les pinceaux, et les couleurs à l'aquarelle, je vous en dis plus ici :
Quelques repères et rappels de différents aspects techniques abordés pendant le stage (papiers, matériel, réferences…).
De l’importance ce démarrer avec du bon matériel, vraiment spécifique à l’aquarelle, que ce soit papiers, pinceaux ou aquarelle…
1- Le papier, mon chouchou…
Les deux facteurs importants qui vont déterminer la qualité du papier aquarelle sont la matière première utilisée et le procédé de fabrication. Il doit être de marque (éviter les papiers dits « pour l’aquarelle », mais sans marque spécifique…), les plus courants : Canson, Hahnemülle et Moulin du Coq, Fabriano, Arches.
La matière utilisée
Pour faire simple, on peut distinguer :
◦ Les papiers fabriqués à base de textile (coton, lin, chiffon, …) qui sont assez absorbants (c’est-à-dire que les pigments s’imprègnent dans les fibres du papier avec un effet buvard),
◦ Les papiers dits cellulose, fabriqués à partir de fibres de bois, qui sont moins absorbants (les pigments restent plus en surface).
Le procédé de fabrication
Pour la technique de fabrication, on a essentiellement 3 procédés : Les papiers fabriqués à la main, ceux fabriqués sur machines à forme ronde et sur machines à table plate.
Les papiers fabriqués à la main, selon une technique ancestrale traditionnelle, sont utilisés en imprimerie Beaux-Arts. Ce sont des papiers haut de gamme, aux caractéristiques très particulières.
Les premières machines à papier apparaissent au début du 19 ° siècle.
Les machines sur forme ronde, selon un procédé traditionnel, fournissent des papiers de très bonne qualité pour l’aquarelle et sont essentiellement 100 % coton.
Les machines sur table plate sont plus industrielle, produisent de plus grande quantité de papier et utilisent essentiellement des fibres cellulose.
Les caractéristiques du papier pour l’aquarelliste
Dans la pratique les principales caractéristiques d’un papier pour l’aquarelliste sont :
◦ Son grammage qui détermine sa tenue dans l’humide et sa capacité à ne pas trop gondoler (minimum 300 gr conseillé)
◦ Son pouvoir d’absorption des pigments (effet buvard) et sa capacité aux repentirs et à l’ouverture des blancs
◦ Son grain (grain fin, satiné, grain torchon)
◦ La teinte du papier (blanc pur, blanc chaud, ivoire)
◦ Sa tenue dans l’humide
◦ Et bien sûr son prix
A l’atelier nous avons testé le Canson Montval 300 gr (cellulose), le Moulin du Coq Le Rouge (cellulose), grain fin, 300 gr (les bateaux…), l’Artistico de Fabriano (coton), pour sa résistance à la technique mouillée. On peut travailler avec des blocs encollés ou des grandes feuilles (format raisin), qui sont d’ailleurs beaucoup plus économiques que les blocs. Quand on débute c’est le bon moment pour tester, manipuler, expérimenter des types de papier différents (gammes, marques) afin de pouvoir les connaitre et détecter celui ou ceux qui nous conviennent le mieux. Si vous choisissez un papier non adapté ou très médiocre lors de vos premiers essais à l’aquarelle, vous prenez le risque de ne pas aimer cette technique et de passer à côté de sa magie.
Les principales caractéristiques des 2 papiers testés :
Montval Fin 300 gr (Grain Fin) :
◦ Papier 100% cellulose, blancheur moyenne,
◦ Résistance bonne au grattage et corrections (repentirs)
◦ C’est le papier que j’utilise en stage, tant il est idéal pour débuter, c’est un bon rapport qualité/prix
Moulin du Coq le rouge (grain fin) :
◦ Papier 100% cellulose, bonne blancheur,
◦ Résistance t bonne au grattage et corrections (repentirs)
◦ C’est un papier que j’utilise souvent pour mes aquarelles d’étude, et en stage pour la fusion des couleurs.
Artsitico Fabriano 300 gr (grain fin)
◦ Papier 100% coton, existe en bloc naturel et blanc intense,
◦ Résistance remarquable au grattage et corrections (repentirs)
◦ C’est un papier que j’utilise souvent pour mes aquarelles, et pour travailler longtemps dans le mouillé. Il est très absorbant.
2- Les pinceaux, si doux !…
(Tiré du blog : Masmoulin.blog.lemonde.fr )
« Le pinceau est l’élément actif de l’acte de peindre. Dans l’absolu, l’on peut n’utiliser qu’un seul pinceau. Certains artistes réputés n’utilisent qu’un nombre très limité de pinceaux, trois ou quatre tout au plus. C’et peut-être un peu moins vrai en technique humide où l’on a aussi recours à des pinceaux plus nerveux, plus rigides, pour “tirer des blancs” Mais, il est certain que ce n’est donc pas le pinceau qui fait la réussite de l’œuvre, mais le talent de l’artiste qui tient le pinceau. Il faut donc être vigilant pour son porte-monnaie et se méfier du dernier « pinceau miracle » qu’il faut absolument avoir.
Cela n’empêche pas de parler de l’échantillon des pinceaux que l’on rencontre dans le commerce.
Je vais d’abord parler de la structure d’un pinceau.Il se compose de trois parties : Les poils, le manche et au milieu, la virole qui assujetti la touffe au manche.
Le garnissage : La touffe est la partie la plus importante. C’est elle qui est en en contact avec le papier.
La virole : En métal (cuivre naturel verni, laiton nickelé ou doré), en plastique (polyamide), en plumes d’oiseaux. Les liens sont en fils métalliques ou fils naturels. La virole est généralement conique ou cylindrique.
Le manche ou “Hampe” Il est en bois tendre (bouleau, frêne ou hêtre) ou en plastique lorsque les fibres sont synthétiques..
On peut classer les pinceaux en fonction de la matière dont est constituée la touffe, suivant leur forme ou encore suivant leur taille. On utilise des poils naturels ou synthétiques. Les poils naturels sont hydrophiles tandis que les synthétiques sont hydrophobes.
-Poils naturels extra-fins
Martre rouge Kolinsky ou Visel (Sable) provient de la queue de la martre, un petit animal comparable à la fouine, qui vit dans les forêts en Sibérie. Son poil est résistant et souple, et retrouve sa forme originelle après toute utilisation. Poil de bonne qualité mais cependant très cher.
Petit gris bleu, Kazan ou doré– (squirrel) On utilise du poil d’écureuil. Il est souple et d’une grande absorption, pointe fine, souvent assez coûteux.
- Poils naturels fins
Oreille de Bœuf, Putois, Poney, soies de porc…
Chèvre (C’est avec cette matière assez bon marché que sont fabriqués les pinceaux chinois, à l’origine utilisés en calligraphie).
- Poils synthétiques
De part sa souplesse et sa résistance il convient bien pour tirer les blancs en technique humide. Les capacités d’absorption sont souvent inférieures à celles des poils naturels. Ils sont très bon marché. »
A l’atelier nous avons testé les différents comportements du pinceau, et surtout l’importance d’avoir un bon pinceau à lavis, pour sa capacité à retenir l’eau (exemple de bon pinceau : petit-gris pur de chez Raphaël ou Dalbe /taille 2 par ex)
2 ou 3 pinceaux sont suffisants pour débuter : je vous conseille un petit gris comme vu ci-dessus, et un synthétique un peu plus fin pour les détails. Le spalter (pinceau large pour mouiller la feuille), peut-être utile si vous travaillez du grand format, ainsi qu’un plat synthétique pour les retraits.
3- La peinture aquarelle, ouf de la couleur !
L’aquarelle sans couleur, ce serait un peu dommage non ? Même si j’aime bien le peintre
et graveur Soulages…
L’aquarelle peut s’utiliser séchée sous forme de godets (pratique pour les petits formats ou pour peindre à l’extérieur, ou pour les détails), mais également sous forme de tubes, donc crémeuse, plus intéressante pour la technique du mouillé sur mouillé, pour les fonds et les grands lavis.
Nous avons vu que l’aquarelle est composée de pigments, qui donne le ton, et de liant, la gomme arabique, une résine originaire du Soudan, qui a l’état naturel, rappelle l’ambre.
A l’atelier nous avons testé :
L’utilisation des couleurs primaires, principalement, car avec elles nous pouvons re-créer toute la gamme des couleurs… quelques verts (vert de vessie, viridian), l’ocre jaune et la terre d’ombre brûlée, et un orange ; nous avons réalisé un noir coloré, et travaillé la notion de gamme de couleurs, et choisi les couleurs qui nous plaisaient !
Nous avons principalement utilisé :
2 rouges : alizarine cramoisie et rouge brillant
2 bleu : outremer et phtalo
2 jaunes : citron et gomme gutte.
L’intérêt d’avoir 2 nuances est de choisir entre une couleur plus froide et une plus chaude pour les mélanges. A propos de mélanges, nous avons réalisé la roue des couleurs, afin de déterminer les complémentaires à partir des 3 primaires, et de les retenir…
Pour trouver la couleur complémentaire : c’est le mélange des 2 couleurs absentes/ ex le violet (bleu+rouge) complémentaire du jaune, ou c’est la couleur absente dans le mélange /ex : le orange (rouge+jaune) complémentaire du bleu.
Nous avons vu également que les couleurs se classaient selon 2 critères, leur résistance à la lumière et leur opacité.
Nous avons vu beaucoup d’autres choses, et surtout peint, expérimenté de différentes manières et différentes techniques, commencé un glossaire…à poursuivre ! (alimenter, réserve des blancs, cycle de l’eau, auréole, lavis…) nous n’avons pas vu : goutte en laisse, retrait de couleur, serti…niveau 2 ! ouf, c’était dense ! Mais vous pourrez retrouver tout cela en détails dans nombre d’ouvrages, dont mes deux bibles sur le sujet (Ewa Karpinska/ Aquarelle, la lumière de l’eau et Jean-Louis Morelle/ Aquarelle, l’eau créatrice).
En vous souhaitant de continuer à découvrir, essayer, apprendre, et surtout vous émerveiller dans cette immense paysage enchanté et magique de l’AQUA-R-ELLE !!
Je vous remercie pour votre contribution artistique,
À Talmont-Saint-Hilaire,
Marielle Filaudeau, à l'atelier d'ART du port